Lamarckisme – un cas d´épigénétique ?
Le développement des qualités de vol chez le pigeon domestique – recherches empiriques sur l’hérédité des caractères acquis
Depuis la domestication des différentes sous-espèces de la Columba livia, l'Homme a beaucoup fait évoluer le phénotype et le comportement naturel de cet animal. Au fil des siècles, les éleveurs de pigeons ont réussi à développer, outre les variations de formes et couleurs des capacités et styles de vol différents en les fixant héréditairement (par exemple culbute, haut vol, vol d’orientation sur de grandes distances, etc.).
Dans la dernière moitié du XX°, au moment où les certitudes quant aux modèles explicatifs de ces changements sont remises en cause, la question se pose de savoir si ces nouvelles qualités obtenues en garde humaine peuvent s’expliquer suffisamment par le modèle génétique classique – c’est-à-dire par mutations aléatoires de l’ADN suivies d’une sélection plus ou moins intentionnelle de l’Homme – ou plutôt par une modification du processus héréditaire induite de manière causale, ou du moins influencée, par l'«environnement».
Les pigeons domestiques, grâce à leur fertilité et la succession rapide des générations, nous offrent la possibilité de vérifier cette hypothèse épigénétique de manière empirique dans des conditions d’élevage quasi naturelles, évitant ainsi des expériences en laboratoire problématiques du point de vue éthique.